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Silence

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 La vie souffle dans les branches de nos âmes
Un tourment puis un silence…
Un silence, qui distille la sève de nos nuits
Un silence qui nous rappelle nos errances infinies…
Le silence… L’ intervalle merveilleuse entre deux mots, entre deux bruits, et qui leur donne leur sens, leur saveur…
Il est vrai qu’il s’est passé du temps depuis le dernier article. Le silence m’a choisi pour un moment… Aujourd’hui, je le brise en parlant de lui.
Et je dois avouer que cela me demande un effort, car on est bien sans bruits, sans agitation, sans avoir à penser… Néanmoins, j’ai envie de partager, d’échanger. Et pour cela, il me faut bien me résoudre à écrire, puisque c’est le médium par lequel j’ai choisi de dire…

La vie ne se conçoit pas, je crois, dans la linéarité… Je ne veux pas avoir l’air de faire la leçon, mais je remarque que la nature fonctionne en rythmes, en alternances. L’année est l’alternance des saisons, et principalement dans la tradition qui m’intéresse, l’alternance de la saison sombre et de la saison claire. La respiration se fait par une alternance d’ inspires et d’ expires. Le jour et la nuit, etc, etc…

Ce qui permet la continuité dans la durée, ce sont ces alternances… Ces changements réguliers ne sont pas des choix, mais des mécanismes naturels. Il faut des sommeils pour s’éveiller… Il faut des hivers pour voir les plantes pousser au printemps…

Et les derniers mois étaient pour moi, une période de silence, de mise en sommeil…. Ces moments de silence sont pour moi un moyen de rassembler mes forces intérieures. Un moyen, comme les cygnes ci-dessus, de me nourrir au fond de l’eau, au fond de moi-même.

Et je crois que ces moments devraient être plus cultivés qu’ils ne le sont. Régulièrement, je côtoie des personnes qui ne cherchent qu’a être éveiller, à démontrer, à prouver, à rester en forme, à apprendre, à accumuler, à briller. Ils cherchent à prouver qu’ils avancent, qu’ils s’améliorent.

Hors, je ne crois pas que ce soit le résultat qu’ils obtiennent. Je crois qu’ils sont en permanence dans le bruit… Dans leur bruit intérieur qui se demande sans arrêt quoi faire pour se construire un persona qui pourrait plaire, et avec lequel ils pourraient briller…

Ce faisant, ils éludent tout une partie d’eux même. Ils s’inventent une petite chanson bien convenable, et évitent ainsi d’entendre leur propre musique intérieur, moins mélodieuse, moins parfaite, mais elle, authentique.

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Et le seul moyen de laisser émerger cette musique intérieure, c’est de faire le silence… en soi.
Je ne veux pas dire par là arrêter de penser… Mais arrêter de se construire un mannequin d’osier qui brûlera dès que le vent se lèvera un peu trop.
Les illusions sont agréables tant que la comédie peut durer, mais tôt ou tard, le rideau tombe, et il est l’heure d’enlever les masques. Et là, plus de faux semblants… Plus personne à qui faire la comédie. Et la douleur est d’autant plus forte qu’on essaye désespérément de la fuir.

Les moments où l’on se permet d’essayer d’appeler le silence en soi sont d’une importance primordiale sur un cheminement…

Et ils permettent aux moments d’activité d’être plein du sens de ce qui se passe dans nos abîmes profonds… La richesse humaine vient du fait de vivre ce qui nous fait vibrer vraiment… Et l’impulsion de ces vibrations ne peut pas se faire dans la comédie du bruit permanent…

Witto

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