Sortie de la nuit, elle brille, sans bruit…
Un murmure derrière les arbres…
Elle court, pleine de vie.
Sous les rochers, il réfléchit bruyamment.
Il place des petits cailloux sur le chemin…
Des fois pour guider. Des fois pour faire trébucher…
Du pareil au même. L’idée, c’est, croit-il, d’avancer…
Un peuple nombreux vit dans les forêts.
Ce n’est pas le monde des Hommes, non…
Le jour, le malin… il fait…
La nuit, ses genoux dansent… Tout seuls… Comme fous…
Une porte grince dans une cabane au creux des bois… Dans ce morceau de planches de bois, un feu brûle… Puissant…
L’atmosphère est lugubre. Des visages dansent sur les murs. Le feu crépite comme autant de hurlements venant d’un autre temps… Ce temps-là n’est pas celui des hommes. Ce temps-là est celui de tous les temps… Un chaudron pend à la poutre de la maison par de lourdes chaînes… Des peaux de sangliers recouvre le plancher mangé par les vers et la terre.
Et là, se dresse la grande reine. Les flammes montent vers elles, la lèchent, dansent avec elle. Elle tend les bras… Et un cri… Là, juste pour moi…
Au creux des bois, le sauvage se présente à nous. Non, ce n’est pas une marchandise. Non, il ne se laisse pas approché nonchalamment… Le sauvage s’approche avec respect. Il se mérite. Il faut en avoir envie… Et on peut l’approcher chaque jour, à chaque instant, sans jamais s’imaginer qu’il est là, blotti au creux d’un rocher, quelque part dans les bois.
Le sauvage, c’est lorsque le silence se fait, et qu’il n’y a que le vent qui règne. Le sauvage, c’est le souffle de la vie. Le sauvage, c’est ce qui fait battre les cœurs. Le sauvage, c’est le lieu de toutes les magies. Le sauvage c’est ce que l’on oubli…
Nous vivons dans une société où le sauvage est mis de côté. Le sauvage est mal vu, ou alors, il faut qu’il soit encadré… Comme un animal en cage, bientôt, il meurt… Son âme s’envole, disparaît… Domestiqué, bien sage, bien parfait…
Et nous sommes trop souvent à l’image de cet animal en cage. Nous sommes mort, et nous ne le savons pas. Nous sommes vide et croyons être plein de ce qui s’accumule. Des biens, des livres, des pensées… Nous devenons collectionneur de superflu. L’inutile devient essentiel. Nous nous imaginons qu’en perdant ce que nous connaissons, le monde ne peut plus tourner rond. Que quelqu’un n’entre pas dans le moule, dans la norme, et il se retrouve bannit, mis au rebut. Le civilisé regarde le sauvage par le petit écran de sa télé… de son ordinateur… Il ne met jamais les pieds dehors, et pense vivre des aventures passionnantes en regardant je ne sais quelle émission. Il pense avoir une opinion en commentant Tweeter et Facebook…
Le sauvage, c’est la vie. Celle qui danse, fait l’amour, partage, danse et rit… Le sauvage c’est la sève qui fait de nous des enfants de la terre. Marcher pieds-nus dans la neige, sans avoir peur d’attraper un rhume. Toucher la terre à chacun de nos pas. Etre présent à elle, être présent à soi. Etre plein de ce temps que l’on appel présent… Toucher les rochers et l’écorce des arbres. Sentir les fougères, les champignons, et mettre les doigts dans la terre.
Re-découvrir le sauvage, c’est se ré-approprier sa vie. C’est sortir d’un moule qu’on à construit pour nous, mais qui est bien trop petit. Le sauvage c’est faire confiance en la vie, avoir foi en ce qui est là, autour de nous, présent… Le sauvage, c’est battre le tambour et danser autour du feu jusqu’à s’écrouler. Le sauvage, c’est ne pas avoir peur des excès, et peut-être même plonger en eux…
Le sauvage, c’est le monde de la forêt. un monde que l’on doit apprivoiser. Il ne s’agit pas de venir ici en pays conquis. Non ! Il faut d’abord apprendre à se baisser, et peut-être même à ramper… Frotter son corps contre la terre. Apprendre que la nature c’est le froid, c’est la faim. Apprendre que la nature, ce n’est pas le confort de son canapé…
Et il n’y a pourtant rien de plus chaleureux qu’un creux de rocher plein de feuille mortes. Rien de plus joyeux que la pluie qui danse sur nos visages et glisse sur nos cheveux…
Le sauvage n’est pas méchant, mauvais… Le sauvage « Est », simplement… Et je crois qu’en cette vie, il n’y a pas de meilleur enseignant…
Alors sors, vas quérir le sauvage. Il résonne, là, dans ta poitrine… Ecoutes-le, et rejoins le…
Il n’est pas si éloigné, et d’ailleurs, peut-être l’as-tu déjà côtoyé.
Cultives ça… Cultives l’odeur de la terre dans tes mains. Cultives la sensation des saisons sur ta peau nue… Sors, cours, danses et chantes…
Peut-être aurons-nous bientôt l’occasion, ensemble, d’entendre chanter le tambour.
Witto
Invitation au sauvage, invitation au retour,
Invitation au voyage au son du tambour
Tu nous invite en ces temps dévoyés,
à retrouver les chemins oubliés
oublier le futile, oublier le paraître,
et si être sauvage était simplement Etre ?