Au coeur des choses, au coeur de ce qui est, au coeur de la vie.
L’essentiel, ce lieu mystérieux qui nous amène à faire partie de la création.
Ne pas être le consommateur, mais être un ingrédient du gâteau.
Aujourd’hui, je me sens être au coeur de la vie,
Mon palpitant participe du palpitant des hirondelles.
L’oeuf brisé d’avoir libéré ce petit oiseau devient mon oeuf,
Ma coquille lisse et fragile qui se fendille pour donner la vie.
La plupart des gens souhaitent avoir un morceau de gâteau. Tous veulent avoir le petit morceau de chocolat qui fera de leur part, la part la plus gourmande, celle qui donnera le plus envie. Mais une fois que la part se digère, ils l’ont déjà oubliée, et courent à la Boulangerie chercher un autre gâteau qui sera plus goûteux, à l’allure plus attrayante. Et ce manège dur sans fin.
La satiété pour ses gens là n’existe pas.
Bien sûr, il ne s’agit là que de mots, et il est bien difficile d’exprimer une réalité…
Discourir, décrire, c’est déjà s’enfuir de la réalité, s’extirper de l’essentiel.
Beaucoup parlent de choses à faire, de domaines à savoir bien décrire. Pouvoir briller à l’air plus important que simplement pouvoir vivre.
Quelle tragédie que de n’entendre que des envies de CV bien fait.
Quelle beauté pourtant est-ce de sentir les herbes vertes danser au vent, regarder les oiseaux faire leur toilettes dans une petite flaque fraîchement accueillit par un creux du sol.
Malheureusement, la beauté n’intéresse pas grand monde. La beauté est simplicité, et la simplicité amène aux qualités du coeur… Mais le coeur n’intéresse lui non plus pas grand monde…
On m’objectera que de plus en plus de personnes s’intéressent aux discours, aux philosophies, aux spiritualités qui parlent du coeur, de « l’amour »…
C’est vrai, mais en réalité, que cherchent elles, et où les amènent ces réflexions ? Où les amènent ces « voies du coeur », alors qu’elles n’entendent même pas battre leur propre petit organe tellement fragile, et ensevelit de montagnes d’angoisses et de peur ?
Ce n’est pas une leçon que je souhaite donner, je n’en ai pas à donner… Je ne cherche d’ailleurs pas à être sur une voie de coeur…
Mon ambition, car je ne suis pas parfait, serait d’être sur un chemin de simplicité, d’ authenticité. Je souhaite m’évertuer à ne pas paraître, et ne pas parler de ce que je ne connais pas…
Au contraire, je souhaite parler de ces coquilles vides laissées là par les oisillons qui ont tentés leur premier vol.
Le silence est plus important que le bruit de nos discussions. Écouter le coeur d’un autre nous rapproche bien plus de lui que tous les discours de tolérance.
En bref, je crois qu’il faut d’abord apprendre à se taire.
Malgré tout, j’écris… Parce qu’envie de partager, envie de dire ce que je vis, parce que quelque part, j’ai l’intuition que cela peut servir… A moi-même déjà, ne soyons pas dupe, mais peut-être aussi à autrui…
Simplicité et silence,
Mieux qu’un puits de science…