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Ailm (ogham)

Un voyage dans le monde des oghams

Ailm

Au coeur de l’hiver, au coeur de la terre, la vie se rassemble, la lumière de toute éternité se prépare à enfanter. Au coeur des forêts, il est des arbres toujours couverts de leur manteau vert. Le pin, le sapin. Arbre de feu, de lumière, et qui, paradoxalement, ne laisse pas pousser grand-chose sous lui.

Il contient la lumière intérieure, le feu spirituel, à l’oeuvre partout, et en tout. Sous lui rien que l’ombre, l’obscurité, le froid et l’aridité… Peut-être pour égarer le curieux qui se tromperait quand à la manière de voir et de chercher… Il ne s’agira pas de se laisser prendre par les artifices, mais de savoir regarder, sentir, au coeur des choses… Car c’est la que se trouve le véritable trésor.

Il est majestueux, s’élève droit vers le ciel, et garde en lui, toute l’année, dans ses branches, ses feuilles et son tronc, le message de l’univers. Il est de feu et de lumière.

Il brûle aux alentours du solstice d’hiver, afin d’annoncer le venue du jeune soleil. Il est alors le symbole de la régénération, de la renaissance, de la venue dans ce monde de ce qui s’était réfugié de l’autre côté.

Ailm, représenté par le pin, le sapin, correspond à la lettre « A », la première des voyelles, le son primordial. Celui du cri du bébé qui arrive dans le monde des hommes, et celui des Hommes lorsqu’ils expirent leur dernier souffle, afin de rejoindre le monde des âmes.

Ailm est l’ogham des commencements, autant visibles qu’invisibles. Les débuts sont aussi des fins. Les naissances sont des morts, et les morts, des naissances. Il est la porte, le témoin et l’acteur des passages. Il est l’ogham de l’initiation, dont le principal aspect est un changement radical, et essentiel. On ne sort pas du trou tel que l’on y est entré…. Sauf à avoir joué , et à s’être trop accroché à ce qu’il aurait fallu lâcher.

Ailm est la petite lumière, sortie de nous à l’entrée dans la tombe, et qui attend à l’extérieur que l’oeuvre se fasse, afin de reconquérir notre coeur, changé par l’expérience de l’abandon, de la solitude, du froid, et du sec…

C’est l’ogham de la force primordiale, qui donne vie et mouvement à toute chose créée. C’est l’énergie de la mise en ordre, de la construction d’un « autre chose ».

Lorsque l’homme et la femme se rencontrent, l’oeuf est fécondé. A cette instant, tout les potentiels sont présents. L’infinité de l’univers se retrouve à tournoyer en un point, au coeur du ventre d’une femme. L’étincelle de la vie a jailli. Sa puissance est colossale. Un cosmos se créé, une mise en ordre de la matière, afin de donner la vie, la faire grandir, la faire s’exprimer en un être, fruit de l’amour, de l’union des deux principes de la création. L’eau et le feu, le masculin et le féminin…

Il faudra en moyenne neuf mois pour que l’oeuvre soit complète dans la discrétion d’un ventre chaud et accueillant. Neuf mois pour qu’un enfant puisse naître et faire la connaissance duelle de ses deux parents.

La naissance physique de cet enfant, une apparition dans le monde du froid, est une mort à ce qu’il était avant. Ne dit on pas que la naissance, pour un nouveau né, sera le premier traumatisme de sa vie ? Et pourtant, cette mort est nécessaire pour que ce nouvel être puisse exprimer ce qu’il est, le dire au monde, le donner à la terre et à l’univers.

Un autre chemin… Neuf mois et deux naissances, deux expression de la vie. La première, toute intérieure. Faite de ce qui fait naître les galaxies et les étoiles. La seconde, toute humaine, pleine de fragilité, d’efforts et d’émotions…

Une porte, un passage au milieu d’une longue vie. Il s’agit ici de connaître le changement, de naître avec lui, de ne pas lutter contre ce qui ne peut être évité. De passage en passage, dans nos vies, on grandit. On se façonne, et on devient ce que l’on est. Enlever ces peaux qui nous pèsent, afin de se défaire de tous ces conditionnements qui nous enchaînent. Voilà peut-être l’essence de ce que peut être un chemin…

Ailm est une petite lumière, un feu ardent, qui peut nous aider à franchir ces portes qui nous font si peur… Parce qu’elle signifient le changement.

Witto

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