Fils du Rhin, Abnoba et Vosegos m’ont vu naître. La lune m’a emportée alors qu’elle était pleine. Comme le saumon j’ai remonté le courant, cherchant inlassablement la source fraîche, afin d’y manger les noisettes de sagesse. Depuis, je parcours la vie et le monde, avide de connaissance, et curieux de tout.
Conscient que l’essentiel n’est pas dans l’évident, je fouille la mousse des forêts, les pierres des rivières, et interroge les oiseaux dans les airs. Ami du feu, les flammes me racontent des histoires, qu’elles me permettent, parfois, de partager dans le cercle des âmes en quête.
Druide d’Altitona et de l’ Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier, je chemine. De la montagne de Belenos aux rochers des esprits, je cherche l’ échos éternel d’un message Païen, ancré dans la vie. Echos qui parfois claque comme le tonnerre.
J’ai le goût de la forêt, d’un chevreuil en paix. Amoureux de la vie, de la fraternité vraie.
Explorateur de mes ombres et de celles du monde, je crois que les illusions m’ont quittées il y a bien longtemps, bien que j’aimerais encore m’accrocher à certaines… Confiant dans la vie, je crois que quelque part, la trame est tissée. Je crois qu’en chaque chose respire une âme, et que le sens de la vie explose en écoutant chaque chose. Je crois en de nombreux Dieux et Déesses, et à leur propos, je n’ai guère de certitudes.
M’affranchir de la facilité, et toujours questionner…
Aller vers ses peurs, aller vers ses craintes. Traverser le pont fait de lames tranchantes comme des rasoirs. Sortir de ma zone de confort pour explorer et découvrir. L’inconnu est terrifiant, l’inconnu est fascinant.
Questionner la mort, et écouter la vie. Faire ce que je crois avoir du sens, parce que je n’ai pas le temps d’attendre d’avoir « réussi ». Dans la vie il y a urgence à grandir, à partager, à aimer. Sur la voie des Druides il y a du sens à grandir, à partager et à aimer… Trop souvent, je me dis que la fraternité Vraie, autour de nous c’est évanouie. Et je me dis aussi que c’est un devoir sacré que de la réveiller.
Il n’y a je crois, pas grand chose de vraiment important, et que c’est pour cela qu’il faut aller à l’essentiel.
Le Druidisme peut aussi être transcendant, et célébrer la vie. C’est du moins ainsi que je le vis. Communier avec les arbres, les animaux et les rochers. Ne pas imposer ce qui, à moi, me serait confié. Je sais que chacun crois détenir sa vérité, alors autant que mon orgueil me l’autorise, je tente de m’en abstenir.
Pour construire, il faut d’abord se déconstruire. Savoir que nous ne sommes que des marionnettes manipulées par nos Egos sur-gonflés. Déconstruire et démonter, au plus profond de nous, regarder, observer. Dire a(ux)dieu(x) et accepter…
Sans remise en question profonde, aucune avancée…
La vie est un jeu, nul besoin de s’en faire. Ma partie, j’ai décidé de la jouer en dansant. « Honorer les Dieux, ne rien faire de bas, et exercer sa bravoure ». Voilà un programme qui me plaît… Explorer les ombres, dompter la lumière… Merveilleux…
En ronde avec le temps, je suis bénis par les Dieux et éternellement reconnaissant
Faites gaffe : à trop se prendre au sérieux on en devient grincheux…
Witto
Witto
«Pour construire, il faut d’abord se déconstruire.» Voilà une de tes phrases qui décrit bien ma voie personnelle ainsi que ma voie druidique. Votre parcours en amont du courant ressemble un peu le mien. Merci de l’avoir partagé.
Merci pour ce commentaire Sylvain 🙂 En souhaitant que ta remontée du courant soit pleine de joie et de découvertes…
A bientôt,
Witto
Oh ami Witto,
que d’émotion à la lecture de ta confidence.
A une époque ou le verbe n’a plus beaucoup de sens , ou parler de soi n’est qu’une façade qui se lézarde à la première rencontre du cœur, en ta présence, il n’en est rien.
Force, caractère, bonté, écoute, sensible au bruissement de la vie ‘ secrète ‘ , accompagnateur du chercheur en herbe.
Un Druide , tout simplement !
merci pour cela.
Merci Errico pour ton commentaire qui me touche vraiment 🙂
A très bientôt,
Witto
Belle approche… sincère et fraîche, comme la mousse, les pierres et l’eau des rivières que tu aimes interroger.
J’aime ce que tu dis concernant la fraternité vraie, le partage… concernant cette part d’ombre à laquelle nous devons tous faire face, avec vaillance et lucidité.
A part que pour moi, la lumière ne se « dompte » pas vraiment, c’est contraire à sa nature ; elle s’apprivoise, elle s’insinue et se pose en soi quand on est prêt à l’accueillir et à en supporter l’éclat peut-être ?
Beau portrait en tout cas !
« Faites gaffe : à trop se prendre au sérieux on en devient grincheux… »
très juste… l’essentiel est de ne pas se prendre (trop) au sérieux, mais de faire les choses sérieusement…