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Coll (Ogham)

Un voyage dans le monde des Oghams

Coll

Aux confins du monde, il est un bassin. Ce bassin est entouré de 9 noisetiers. Noisetiers merveilleux, car ils portent les fruits de la sagesse. Là vit un saumon. Qui se nourrit des noisettes qui tombent dans le bassin. Les coques des noisettes s’échappent par 5 petits ruisseaux, qui quittent le bassin pour aller nourrir le monde.

On dit que celui qui se nourrira du saumon résidant là, obtiendra toute la sagesse du monde.

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Le saumon grandit dans un petit ruisseau, quelque part. Un petit ruisseau où nombre de ses frères grandissent avec lui. Rapidement, ces ruisseaux deviennent trop petits. Trop étroits. Et le saumon suit le courant, avec ses frères, pour rejoindre la grande mer. La mer salée. Là, le saumon pourra grandir à sa guise, se nourrir de la vie du monde du dessous, et croître, croître tant et si bien qu’il ne grandira plus. Alors sera venu le temps de retourner à sa source pour faire se poursuivre la roue de la vie, et permettre la naissance de nouveaux petits saumon.

Alors, il retrouve l’embouchure des courts d’eau qu’il a emprunter il y a quelques temps, afin de gagner l’océan. Il observe, il sent. Il trouve son chemin. Il y a un attrait magnétique pour le lieu de ses origine. Il sait où aller. Il sait par où passer. Il avance dans des cours d’eau de plus en plus étroit, lui qui s’est habitué à l’immensité des océans. Il se retrouve là, avec des milliers de ses frères dans des rivières avec seulement, parfois, quelques centimètres d’eau pour avancer.

La lutte est difficile, et pourtant, il y va. Déterminé. Les dangers sont nombreux… Mais il remonte la source. Il recherche de toutes ses forces les origines du monde afin d’y poursuivre l’aventure de la vie.

Et c’est peut-être ce saumon là, qui aura vécu tant d’aventures, qui vit dans ce bassin. Se nourrissant de noisettes, et acquérant, ici-même, toute la sagesse du monde, sans plus bouger.

La sagesse. Cela me paraît quelque chose de lointain, d’inaccessible. Quelqu’un qui me dirait qu’il connaît la sagesse me paraîtrait hautement suspect. La sagesse n’est pas une qualité que l’on peut s’attribuer à soi. Non, jamais. C’est quelque chose, je crois qui nous habitent. Quelque chose de mystérieux. De presque mystique. Et cela n’est jamais reconnu par le porteur sagesse. C’est dans le regard de l’autre que se découvre ce cadeau des dieux.

Il n’y a pas de méthode. Pas de chemin balisé qui mène à la sagesse. La sagesse embrasse le monde. Elle est parfois le fruit de l’expérience, mais pas toujours. Ainsi, il n’y a jamais d’équation logique entre le nombre des années et l’accession à la sagesse.

La sagesse nécessite d’une manière ou d’une autre de parcourir les mondes, concrets ou plus immatériels. Mais parcourir ces mondes n’amène pas à la sagesse.

La sagesse parle de savoir. D’un quelque chose de plus élevé, de plus haut, qui domine le monde des mortels, tout en en faisant partie. Néanmoins, le savoir (sauf peut-être, s’il s’agit du ça-voir) seul ne garanti jamais l’accession à la sagesse.

La sagesse nous parle de la capacité à voir, à vivre sans juger. Sans être prit à partie par tout ce que l’on vit, par tout ce qui nous entoure. Néanmoins, parfois, ce détachement ne parle que de désintérêt. Ne pas être touché par quelque chose qui ne nous touche pas paraît censé… La sagesse requière de savoir se laisser toucher. Se laisser emmener… Mais sans se laisser emporter. Il s’agit d’accompagner la vie, sans la meurtrir. Sans vouloir la diriger, la conduire.

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La sagesse est insaisissable. Seule se voit celle que l’on feint. Celle qui est fabriquée, artificielle. Dès que l’on pense l’identifier, elle disparaît…

La sagesse s’accommode des paradoxes et des contradictions. La sagesse n’a rien à voir avec la raison, et encore moins avec le rationnel.

La sagesse rime parfois avec folie… Folie apparente… Car vu par les yeux de ceux pour qui seul ce qui est rigoureux, contrôlé, étiqueté à du sens.

Une étiquette n’est pas synonyme de sagesse.

On confond souvent la sagesse avec ce qui nous rassure. Le sage est le bon petit vieux bien sympathique et généreux qui à tellement vécu que l’on ne risque plus grand-chose de lui…

Bon…

Le sage mord. Il dérange. Il bouscule. Il pose question. Remet en cause ce que l’ordre établit pense être juste. Il inverse les valeurs.

La sagesse n’est pas synonyme de consensus (ce qui est d’ailleurs toujours un peu vulgaire). Il est facile de penser que celui avec qui on est entièrement d’accord est un sage, parce que cela nous valorise. Ce faisant, on se balance des fleurs pour pas cher, en se guarguarisant du fait que l’on sait distinguer ce qui est sage de ce qui ne l’est pas. Alors ce qui nous heurte, nous dérange, est rapidement classer ailleurs, dans une autre boite, comme dans un rayon de magasin de bricolage. La boîte de l’insensé…

Pour avoir l’air sage, du coup, et pour faire preuve d’humilité, (toujours à la mode, faute de mieux) je devrais dire que je vous dis tout cela, mais que, en même temps, je n’en sais rien n’étant moi-même pas un sage…

Mais non, je ne vous ferais pas ce plaisir…

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Il y a un parallèle évident entre la sagesse et la connaissance. Pas la connaissance livresque universitaire et intellectuelle, qui n’est parfois que vulgarité dans la bouche de ceux qui croient être un petit quelque chose parce qu’ils ont lu un petit rien, et pensent par la même avoir découvert les secrets des Dieux…

J’aime voir dans la connaissance, l’idée de naître avec… On ne connaît pas parce que l’on étudie. On connaît parce que l’on vit. Et vivre, ce n’est pas s’agiter, s’occuper, et remplir son emploi du temps au maximum pour se donner l’impression (et l’illusion), d’avoir fait… des choses.

Vivre est une expérience intérieure. C’est jouir de l’instant, et se laisser posséder par lui. Ce n’est pas chercher la jouissance simplement pour ce qu’elle est, et donc fuir ce qui n’apporte pas de plaisir ( ce qui amène soit dit en passant à fuir l’ombre, l’obscurité de l’être qui n’en demeure pas moins bien présente). C’est vivre l’expérience pleinement, avec complétude, et ce, dans tout ce qui se présente. Ne rien fuir, ne rien rejeter. Tout voir avec le même regard… Sans emportement émotionnel, ni hystérie. Voir, observer et être là. Bien présent.

Connaître demande de prendre du temps, et je crois, d’avoir le sens de la contemplation. Je me demande jusqu’à quel point quelqu’un de pressé, qui vit dans l’urgence de la montre, peut connaître vraiment…

La sagesse dirait qu’il ne faut pas juger… Mais je ne prétend pas être sage.

Witto

1 thought on “Coll (Ogham)”

  1. hum hum, bonjour Witto, je souhaite donner mon avis sur ta question concernant la sagesse,
    bien que je crois que cela prendrais du temps et que je n’en dispose pas tant que cela…
    Mais bon, un apprenti-sage serait bien fou s’il n ‘en n’était pas un peu amoureux … pour moi la sagesse est une vertu et comme toutes les vertus elle est une expression de notre être essentiel profond …pour peu que je décide de me polir un petit peu et d’être autoréférence…. je connais que ce que je pose et juste parce que cet acte m apporte le paix….En sanskrit on nome paix « SHANTI « et cela désigne également la sante et moi là je m’émerveille car celui qui cultive la paix connais la santé . C’est pour moi un magnifique mot de sagesse, que j’offre a ton analyse bien amicalement
    il y aurait encore, tant a dire mais tt cela ne serait que beaux, très beaux blabla … l essentiel étant juste de pouvoir jouir de cet attribut .
    Amitié
    Charlotte

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