Solitude amère qui desespère. Loin de tout, loin du vent de la folie des hommes je m’assomme.
L’être sensible malgré la foi, souffre du déchirement de son âme. Plié en deux de trop savoir, de trop vivre, de trop sentir.
L’oeil exercé qui cherche à sonder l’insondable est tel le fil d’un cran d’arrêt trop aiguisé. La chair s’ouvre doucement, en laissant s’échapper son liquide précieux, la douleur toujours présente force à serrer les dents.
Il est facile parfois de croire que l’on peut rester à la surface des choses. « Surfer ». Faire croire que l’on sait, briller, étaler sa superbe et des bons mots bien choisis. Cela n’est pas la voie verte. La voie verte est « plongée », n’en déplaise à ceux qui aiment la sécurité, le confort, la joie de l’oreiller douillet. Il n’est pas question de s’endormir, mais d’aller voir. De sortir, grimper les sentiers, couper par le chemin qui grimpe le plus, simplement pour voir ce que cela fait.
Ici je livre seulement un état d’âme comme il arrive sûrement à chacun de nous.
J’ai considéré ce blog comme une voie pour exprimer l’inexprimable. Montrer à d’autres ce que peut être une voie de l’ovate.
Je crois en décevoir certains en n’expliquant pas les propriétés des plantes, comment fonctionnent le travail avec les énergies, l’astrologie, la géobiologie, le commerce avec le monde des esprits, ou les subtilités du travail rituel.
Mais je crois profondément que tout ce que j’ai cité est accessoire, et doivent être des outils. Des outils servant une cause bien plus grande. A savoir : apprendre à être nous même. Et plus tard aider les autres, si on le peut, (un peu), à vouloir à leur tour être eux-même.
Il est à la mode d’apprendre à « s’aimer soi-même ». Et à cela je dis « Bull shit » ! il n’est pas question d’apprendre à s’aimer dans la voie verte. Il est question d’ aller voir au fond, mettre les mains dans notre propre merde. Et ainsi, dans une boue collante, se découvrir, apprendre à voir que l’on est fort, qu’il y a du courage en nous. Que nous méritons d’être aimé. Que nous sommes beaux malgré toute la merde crasse et puante que l’on trimbale avec soi.
Et alors, il s’agit, de s’accepter. Pas de faire semblant d’aimer nos part d’ombre qui parfois nous pourrissent la vie. NON ! Mais avoir le courage d’aller les voir, les regarder en face. Comprendre que c’est nous que l’on regarde, et avec cela, prendre confiance, sourire à la vie et avancer. Avancer parce qu’il y a quelque chose de magique dans la vie. Quelque chose de beau. Il s’agit simplement d’apprendre à le voir.
En tout cas, c’est ainsi que je vois la voie verte. La voie de l’être où le paraître doit être décapité. Être sincère d’abord envers soi-même.
Avec sincérité, je crois qu’il faut donner. Sans attendre. Ne pas chercher de retour. Juste donner ce que l’on est. Pourquoi ? …. Parce que si nous ne donnons pas notre coeur au monde, alors je crois que l’on se ment à soi-même et que l’on ne peut pas entendre le coeur du monde… Et entendre le coeur du monde n’est-pas cela l’essentiel de la voie de l’ovate ?
Voilà un peu de moi…
La solitude, la vase noire, le miroir scintillant de l’onde, sont en effet des raccourcis vers nous-mêmes. Ici l’Ankou œuvre dans les sentiers, sourd aux contingences matérielles, et fauche la cheminante, qu’elle soit prête ou pas, pour la guider au sein des chemins creux vers les ombres profondes…
Raccourcis… Oui, mais a t’ on vraiment le choix ? Les sentiers abruptes ne sont-ils pas la voie « Normale » des sangliers ? Je crois qu’il y a un chemin, notre chemin, et que, quoi qu’ il arrive, finalement, nous n’avons pas tellement le choix de celui-ci, malgré tout ce que l’on veut bien se raconter. Après, l’on peut soit se débattre, soit accepter… C’est finalement assez simple 🙂
J’aime bien tes mots…