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Une histoire de paix

Comme une sensation d’horreur, frissons dans le dos face à tant de terreur. Haïr, exclure, trancher, couper, mordre, battre et fouetter. Parfois les seuls mots des Hommes passent par des gestes. De guerre, de rupture, de cassure.

Je suis assis là, au sommet de ma montagne, et je regarde passer le vent…

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Tout est calme, tout est paisible.
J’entends chanter les nuages,
susurrer des mots doux aux bruyères.
Les abeilles vont de fleur en fleur,
récoltent le nectar précieux…
Un frelon curieux fait trembler la terre de son battement d’ailes.
Un sanglier fouille le sol à la recherche d’une vérité à manger.
La paix se pose sur la terre, les Hommes vont se coucher…
 La nature de la vie n’est pas celle de la guerre, de la conquête, de la puissance. La vie n’est pas faite pour dominer le plus faible, l’ écraser, et se servir de ce qui est à porter comme si l’on pouvait posséder ce que l’on voyait.
Et alors quand je regarde l’Homme, je me demande…
Je suis effrayer par tant d’ardeur à vouloir détruire, dominer, diriger. Où que l’on regarde, cette trace de l’Homme est partout présente. Partout. Les arbres en forêt sont étiquetés, le gibier compté, les champs barricadés, les maisons clôturés, les esprits cloisonnés, et les coeurs fermés…
On choisi son camp, on reste sur ses positions, on cherche le bon mot, celui qui descendra l’autre par une bonne salve de rhétorique bien placée. On n’ écoute plus, on ignore presque… On ne veut plus de l’autre. Et plus il sera différent, moins on voudra de lui.
D’autres vont apprendre à haïr ceux qui haïssent, parce qu’ils leur faut leur guerre à eux aussi…
L’amour, la paix, la douceur, sont des insanités réservées au cercle des très proches… Insanités parce qu’elle rappelle la faiblesse de celui qui ne cherche pas à se battre. Alors on fait les durs. On veut convaincre que c’est nous qui faisons le plus, gagnons le plus, souffrons le plus, aimons le plus… Tout cela toujours pour se mesurer à l’autre, montrer que l’on vaut la peine. Chercher à plaire, et à dominer dans notre meute, en écrasant celle du voisin si possible, pour élargir un peu plus son territoire.
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J’entends les épées brisées,
Des têtes coupées ruisselle des torrents de vie…
Le hurlement des enfants n’y changera rien.
La vie s’envole comme un souffle de vent,
La lune étend ses bras d’argent,
pour accueillir l’orphelin, le feu, les géant.
Une complainte ensorcelée s’élève du creux de la forêt,
Un lierre conte le temps passé,
L’ aubépine caresse les feuilles d’un houx, de ses épines acérées.
L’orphelin des Hommes est là, seul,
sous les arbres, assis
En silence, il écoute la nuit.
Le poème de la nature n’est pas un son, mais un silence,
silence doré qui entoure le pas des oiseaux,
qui coule le long des tronc, et brûle le fond des sources.
L’essence des choses prend naissance dans ce qui vit.
Le feu grandit, s’ exprime…
Un lézard et un crapaud restent sur leur pierre.
Ils observent le monde tourner autour d’eux.
Ils respirent la folie de ce qui se prépare,
et dansent, célèbrent, s’enivrent.
Un parfum de mystère les prend, et la nuit sur le monde s’étend.
 Des fois, je crois qu’il faut souhaiter la paix pour ne pas que s’installe la guerre.
Des fois, je crois qu’il faut faire un petit quelque chose pour la paix pour ne pas que se déclare la guerre. Parfois les batailles extérieures ne peuvent être évitées, mais alors au moins pouvons-nous souhaiter et cultiver la paix dans nos coeurs…
On peut la souhaiter dans nos coeurs pour faire qu’elle se répande à l’extérieur. Des fois, cela semble illusoire. Nous sommes entourés de tant de colère, d’exclusions, d’affirmations, de dogmes, de peur, que la tache nous paraît impossible, titanesque. Mais c’est seulement parce que l’on à pris l’habitude de la bassesse et de la médiocrité… Et peut-être alors pourrons nous apprendre l’ambition. L’ambition d’être grand. Grand en amour, grand avec les gens…
Seulement… Oui, seulement… Avant d’aller voir vers l’extérieur, peut être devrions nous regarder en nous… Et là est le véritable combat… La paix intérieure se gagne après un rude combat. Un combat où nos armes serons la bienveillance, la tendresse, la compréhension, l’écoute. Et ce combat là est probablement le plus difficile. Difficile parce qu’il demande de se mettre à nu, de regarder ce que nous sommes en face. D’observer nos peurs, ce qui nous entrave. De s’observer soi, et d’accepter tout cela. Accepter nos failles, nos haines, nos colères, nos faiblesses, et avec rigueur se pardonner d’être ce que nous sommes… Parce qu’il n’y a là rien de grave. Juste un enfant blessé, qui n’a pas grandit, et qui reste blottit quelque part dans un recoin de son coeur.
Chercher au fin fond de nos entrailles ce qui nous anime, l’objet de notre quête. Là, je crois est le chemin de la paix…
Lorsque l’on se connaît véritablement, le coeur est solidement accroché. Il n’a plus peur d’être ballotté par le ressac et tourmenté par les vent. Alors il peut se présenter face au monde, droit et fier. Prêt à entendre, à venir en aide, à tendre la main et partager.
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Ce soir, la lune est pleine.
Ce soir, un temps pour penser que tout pourrait être différent.
Ce soir, un temps pour grandir,
Ce soir, un temps pour s’ouvrir.
Des gestes posés, des mots chantés, et une nature embrassée.
Le feu danse là où souffle le vent,
La fumée s’élève vers les Dieux, et le tonnerre arrive en dansant.
La pierre est posée, dressée face au torrent.
L’eau éclate en mille sanglots là où va mourir le Soleil.
L’arbre monde unit ciel et terre,
Le murmure des serpents est répété au souffle du vent.
L’Homme se tient là, debout, présent.
Libre du choix, à chaque instant…
Les ancêtres sont acclamés, leur soutien demandé, leur sacrifice honoré.
Les morts et les vivants, les vivants et les morts,
Ensemble dans un même tourbillon sans fin…
Ce qui meurt ici renaît de l’autre côté…
La peur disparaît, les larmes jaillissent.
Le coeur gorgé de sang éclate sur le sol palpitant.
La paix est demandée, la paix est réclamée.
Elle est hurlée…
Souffrance d’un être sensible qui ne comprend pas la violence du monde.
La gratuité d’un jeu qui détruit. Et pourtant, pas de coupable à chercher. Pas de bouc émissaire à égorger, mais des actes, et de l’amour à donner…
La paix… Silence du haut de ma montagne, et silence au coeur des gens… La paix de l’âme, la paix du coeur, la paix de l’esprit. Marcher dans le monde, accepter ce qui est, même si cela est différent, dérangeant, choquant. Des fois agir, lorsque cela est possible, et sinon, surtout, ne pas juger, ne pas condamner.
Continuer son chemin, tendre la main, accueillir, coeur contre coeur, joue contre joue, pour de vrai…
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Witto Laïloken

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