Uncategorized

Gort (Ogham)

Un voyage dans le monde des Oghams

Gort

img_20161023_210021

Lieu de paix. Ancienne forêt sauvage défrichée par la mère. Lieu d’abondance. Tout pousse ici par le travail des Hommes. Dans un lieu clos, limité, l’impression est donnée que les fruits de la terre vont pousser sans limite. Havre de silence, havre de paix. Les oiseaux vont et viennent, les abeilles butinent. Le soleil réchauffe les fleurs qui poussent ici et là, au milieu d’un petit ruisseau, qui chante le cours de la vie.

Un jardin est une création d’Homme. Un lieu où la nature est optimisée, afin de donner le maximum, et nourrir dans l’abondance celui qui en est à l’origine.

Le jardin est un lieu de transformation. Un morceau de terre, parfois un morceau de forêt. Et d’année en année, par le travail, la transformation de ce lieu de nature, ce morceau de terre devient lieu d’abondance, explosion des bienfaits de la nature.

img_20161023_164902

Le sentiment d’abondance est intimement lié au sentiment de paix. La paix est présente lorsque l’on sait que l’on ne manquera de rien. La où le manque se fait jour, les tensions grandissent, les envies d’avoir plus (de manière légitime parfois) rencontrent les envies des autres, et ainsi commencent les guerres.

Un Jardin abondant est un jardin où règne la paix. Un jardin où règne la paix est un jardin abondant.

Un jardin est, malgré la main de l’Homme qui est bien présente, régit par des lois naturelles qui le dépassent. Les cycles des saisons notamment, avec des périodes de sommeille, puis des périodes d’explosion.

Gort va nous parler plutôt de la période d’explosion. La période de croissance qui a lieu au printemps. Tout se met en mouvement. Tout pousse. Tout donne l’impression de renaître, de trouver un nouveau souffle. Après la période de froid, les graines vont germer, afin de donner des plantes, qui porteront des fruits, qui nourriront la terre entière…

La croissance de Gort est intimement liée au travail fournit. Il ne s’agit pas de la croissance sauvage, sans but, dont toute volonté serait absente.

La croissance de Gort implique une volonté, une vision. Lorsque l’on démarre un jardin, nous choisissons les types de plantes que nous allons planter, et où nous allons le faire. Au fil du temps, selon la nature du terrain et du climat, il faudra adapter nos choix aux réalités des possibles. Et bientôt, grâce à l’alliance du travail des Hommes et de la générosité de la nature, l’abondance généreuse sera bien présente…

Il en va de même lorsque l’on parle d’un travail personnel, intérieur, spirituel. Pour que la croissance soit possible, pour que l’on puisse grandir, il faut d’abord savoir vers où nous voulons aller. Il s’agit de faire preuve de volonté. La volonté de travailler un terrain, de lui donner une forme, afin de récolter tel ou tel fruit.

Sans cette vision préalable, alors ne pousseront dans le jardin que les plantes qui ont le plus de facilité à s’installer, mais pas celles qui nous nourriront le mieux. Hors un jardin à un but, un objectif : Nous nourrir… Surtout si l’on pense qu’il n’y a pas toujours eu de supermarché au coin de la rue… Ni même simplement de coin de rue…

Sur notre terrain intérieur nous allons donc choisir quelles plantes nous allons favoriser. Nous en éliminerons certaines. Nous en déplacerons d’autres. Et nous mettrons le paquet sur celles qui sont les plus productives, ou celles qui nous plaisent le plus au goût…

Certaines plantes chercheront à revenir coûte que coûte, bien que nous ne les souhaitions pas à cet endroit précis. Il s’agit d’adventices. De plantes qui poussent là où on ne le souhaite pas, dans un cadre plus ou moins domestiqué, qui est celui du jardin… Ainsi, il faudra, parfois, désherber. Retirer ce qui ne nous est pas utile, ou ce qui pourrait nuire aux fruits délicieux que nous avons prévu de récolter prochainement.

Ainsi, il y a des limites à laisser grandir l’égoïsme si l’on souhaite récolter la paix… L’égoïsme n’est pas une plante mauvaise. C’est seulement qu’elle est envahissante, et pousse de manière extrêmement vive et très serrée. La paix quant à elle est délicate, et à besoin de s’enraciner profondément avant de s’élancer vers le ciel.

L’égoïsme a sa place dans un coin du jardin. La-bas, elle s’épanouira selon sa nature, et changera même de nom pour devenir « estime de soi ». La où sera cultivé la paix, le lieu sera aménagé selon sa nature, afin de lui permettre de grandir le plus possible, et d’être productive selon notre souhait.

Beaucoup de plantes peuvent cohabiter, et même s’entre-aider. Ainsi, il n’y a pas qu’un seul modèle de jardin possible, mais une infinité. Selon la nature du lieu, la paix, la sagesse, le partage, s’exprimeront d’une manière, ou d’un autre. Ces plantes n’auront pas les mêmes formes, les mêmes couleurs, ni le même goût. L’expression est diverse, mais elle n’est pas laissée totalement au hasard. Le jardinier est celui qui dirigera la symphonie, en laissant s’exprimer les qualités naturelles des instruments présents dans l’enceinte de l’orchestre qu’il aura décidé de réunir ici.

p1150539

Lieu de transformation, lieu d’alchimie, l’ogham Gort répond à la quête de croissance intérieure qui nous anime lorsque l’on se tourne, d’une manière ou d’une autre, vers une forme de spiritualité.

Il s’agit de savoir vers où nous souhaitons aller, d’avoir une vision claire de ce que nous voulons, et de nous donner les moyens d’y arriver.

Gort ne parle pas du but, mais du chemin de croissance pour y arriver. Sa force est celle de l’abondance, de l’explosion de vie en plein hiver.

Le lierre est la plante que l’on attribue à cet ogham. Toujours verte, elle grandit vite. Recouvre tout. Certains arbres morts paraissent pleins de vie par le feuillage exubérant du lierre qui l’a enveloppé.

S’il sait redonner la vie aux morts. Imaginez l’aide qu’il peut apporter aux vivants.

Witto

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *